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Ramas

Abécédaire (2)
 En 2017, sous le titre « Abécédaire », je m’étais livré à une sorte de jeu consistant à former une phrase cohérente de vingt-six mots dont les initiales devaient constituer l’alphabet. Exercice à la manière de Georges Perec, disais-je. J’en avais fourni un exemple, le seul au demeurant que j’aie jamais composé, et avais invité celles et ceux qui le liraient à faire de même et à m’adresser leur production. Las ! je n’ai rien reçu. 




Ligne de fuite
 Au beau milieu, deux chênes bordant un chemin de halage, qui constitue avec la rivière la ligne de fuite du tableau. L’un des arbres, côté gauche du chemin, est planté au bord de la rivière, l’autre un peu plus loin à droite, mais, dans la perspective, leurs feuillages se confondent pour former la grosse masse de la toile. 




Jardins divers
 Vous êtes bien installé dans le fauteuil du coiffeur, et le bavardage rituel va bon train : le thème du surpoids (un client obèse venait de sortir) vous fait enchaîner sur celui de la malbouffe, qui vous amène à parler des légumes puis forcément du bio, et vous en êtes aux circuits courts quand, après l’eau « à température » du shampooing, voici que vous dégouline dans l’oreille une histoire tout à fait réjouissante. 




De l`orthographe
 Des très timides avancées de l’Académie française, où l’on patauge sous la coupole parmi les nénufars, jusqu’aux débats cinglants et presque sanglants sur l’écriture inclusive, la réforme de l’orthographe est un sujet de discussions incessantes. Au point que l’esquiver ici pourrait sembler suspect. Alors, sacrifions-y. 




Toinette
 Le mois d’août 1945 touchait à sa fin quand Louis Bretonnel, au terme d’un périple chaotique et cinq ans de captivité en Allemagne puis en Pologne, rentra chez lui, à Morinville. Presque en catimini. Depuis l’armistice, les prisonniers de guerre revenaient un à un. Drôles de soldats d’une drôle de guerre, ils furent faits prisonniers dès les premiers jours des combats.  




Blandine et Alexis
 Le conseiller du salarié a donné rendez-vous dans un café à l’homme qui l’a sollicité par téléphone afin de préparer l’entretien dit « préalable au licenciement » auquel il a été convoqué par son employeur. Quelques minutes avant l’heure fixée, il reçoit un SMS : « Arrivé. Suis en terrasse. » 




Journal des Thermes (3)
 Aujourd’hui lundi, Ziker m’a renouvelé ses remerciements pour le déjeuner dominical, si délicieux et si convivial a-t-il ajouté. Il m’a dit aussi que si un jour je me décidais à faire un séjour au Letera, il me ferait également les honneurs de sa table. Ce qui m’a amené à lui faire part de mes interrogations sur l’activité touristique de son pays. 




Quotidien
 Cela remonte à environ un mois avant le confinement, au matin, dans ma salle de bains. Certains chantent sous la douche, d’autres pensent à la présidence en se rasant, moi j’écoute les infos en continu, jusqu’à ce que l’une d’entre elles m’entraîne dans des divagations sans fin, si ce n’est celle des ablutions. 




Journal des Thermes (2)
 Cette journée de dimanche a tenu ses promesses : on a beaucoup appris et beaucoup réfléchi. Et, ce qui n’est pas négligeable, elle fut plus conviviale que je ne le pensais. J’y ai beaucoup veillé, mais mes efforts n’auraient pas servi à grand-chose sans l’habileté et la délicatesse de Ziker d’une part et les talents culinaires de ma femme Corinne d’autre part. 




Journal des Thermes (1)
 On m’a confié ce patient parce que je me débrouille en espagnol, la langue qu’il parle, ou plutôt qu’il connaît très bien car sa langue disons maternelle est un espagnol quelque peu évolutif. Lorsqu’on m’a annoncé sa venue en cure, j’avais hâte de le rencontrer car des gens du Letera, on n’en voit pas beaucoup par ici et, pour moi, c’était même le premier. 




Les nains verts
 Dormeur. – On n’arrive pas à dormir avec cette chaleur.

Joyeux. – Ça te change un peu.

Dormeur. – Vraiment très drôle !

Joyeux. – Je crois que ma repartie a jeté un froid.